J’aimerais mourir un soir d’automne, sous les doux rayons caressants d’un soleil au couchant, à l’heure où le chant du merle résonne, lorsque les ombres s’allongent, s’étirent et se courbent, lorsque les parfums exaltent.
Oui, j’aimerais m’endormir en automne, sans remords ni regrets, sans fleurs ni couronnes… Je voudrais mourir en pays de solitude, avant que l’année ne s’achève, avant d’avoir la certitude d’être arrivée au bout de mes rêves… Les yeux posés sur l’océan, suivre du regard un vol de cormorans, une grand voile qui s’éloigne emportant quelques douleurs anciennes, bribes inconsistantes et pourtant tenaces d’une vie faite d’impasses… Parcourir l’album-souvenirs sans états d’âme, tourner les pages, ne regarder que les images, pour mieux oublier…
J’aimerais mourir sous les caresses du vent, doucement frémissante comme sous les doigts d’un amant, offerte pour la beauté du geste aux jeux imaginaires d’un zéphyr téméraire qui d’un souffle malicieux abreuverait ma peau assoiffée de tendresse… laisser l’onde du désir m’envahir, jouer sur toutes les gammes du plaisir, crier à en déclencher l’orage, à en étancher mes larmes et ma rage…. faire l’amour avec l’astre roi… Et lorsqu’il disparaitra tout là-bas sous l’horizon… partir avec lui et mourir sans un cri…
Oui,
J’aurai aimé mourir en septembre, mais à quoi bon attendre… le mois de moi ne viendra pas… les barreaux trop épais de ma cage étouffent jusqu’au mirage de mes envies, ne laissant vivre que mes colères, j’ai beau m’y fracasser la tete, jamais cela ne s’arrete…. parfois l’oiseau-lyre tente de m’ouvrir la porte, mais trop vite s’envole à tire-d’aile vers une autre nature morte, sans aller jusqu’au bout de sa démarche, ni dans le temps, ni dans l’espace…
Alors… A quoi bon rester là ?…
j’ai le coeur trop las…
Caly 01.2005
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