Au jour le jour...

Tout devient flou, fluctuant, brumeux.  Les réveils douloureux, Endora me rapelle à l'ordre vers 2 heures du mat.  Impossible de refermer l'oeil, les anti-douleurs ne sont plus que souvenirs de soirs d'accalmie, le lever s'impose.

Autant faire contre mauvaise fortune bon coeur.  Un kawa, France Inter en sourdine, la tête dans le gaz et l'oeil pas trop clair, lire les blogs que j'aime, la presse parfois, et sourire à cette nouvelle journée qui vient d'éclore et qui, quoi qu'on en pense, contient plus de promesses d'instants heureux que de déboires.

L'incertitude de l'avenir n'a aucune prise sur l'instant.  A quoi bon ?  Le temps n'est après tout qu'une invention humaine, sans plus de conséquance ni de contrainte que l'espace, son frère.

J'avais écrit, il y a quelques jours, dans un de mes nombreaux carnets - vi je suis fan de carnets, que je commence, délaisse, reprends, dans les finir jamais- j'avais écrit donc : "il y aura un avant et un après cancer."  Quelque soit la durée de l'après d'ailleurs.

Pourtant à la réflexion je me dit que cette phrase n'est pas tout à fait vraie.   Il n'y a pas d'avant, ni d'après, il y a continuïté.  Un fil de vie, qui selon les aléas des carrefours et autres sentiers, se déroule, s'enroule, se love, s'étire...  

Le tout finalement n'est-il pas de prendre les choses comme elles viennent ?  De les regarder se créer, se défaire, se redistribuer les atouts, et contre-atouts, sans essayer de tricher, ni de bisauter les cartes ?  Vivre, libre, le plus libre possible, sans se voiler la face, rester en phase avec ce que j'ai toujours été et voulu être : moi.

Je vais clore ici cette pensée "philosophique" du matin...   (quand je te disais que j'étais "brumeuse" au réveil!  rires