Déni ?

Que nenni...

Pourtant il m'a fallu près de 48 heures pour percuter.  Pour approcher dimension de réalité.  Et encore !

Je reste dans ma bulle, observatrice du chemin que cette nouvelle donnée dans ma vie parcourt pour essayer de prendre consistance dans mon esprit.  C'est pour l'instant un concept un peu flou, un algorythme inconnu, une équation pleine de trous...

Parfois je lâche les rênes et donne libre court à mes pensées.  Libre service pour idées sombres.  Des mots incongrus surgissent : cancer, métasthases, chirurgie, chimio, radio...  Puis très vite je repars d'une pirouette, car, vois-tu, je préfère d'autres cawouètes pour me meubler l'esprit :)

Faudra évidemment que je gère la suite.  Mais va savoir comment gérer l'inconnu ? 

Bon d'après l'homme en vert que j'ai vu avant-hier, on devrait me retirer la tumeur chirurgicalement.  Moi qui ai la phobie de partir en pièces détachées et une frousse bleue qu'on me tronçonne comme un animal après l'abattoir, ça la fout mal ! D'autant qu'ici ce serait avant !

Avant quoi ? ben avant l'abattoir ! (faut essayer de suivre aussi hein ! rires)  

Donc j'en suis à chercher (et trouver) les points positifs de cette situation, si, si !

D'abord je ne devrai pas retourner bosser chez ces fous de postiers !  Et promis qu'ils ne vont pas me manquer... 

Ensuite...   j'adore les potages !  J'ai des tas de recettes que je n'ai pas encore eu le temps de tester, ça va être festival !!!

Bon coté négatif, je vais être dans l'obligation de donner raison à ce con de Wauquier.  Je vais tomber sur la sécu et donc être un cancer à charge de la société.  Note qu'avec ce que j'ai cotisé depuis 35 ans, je dois avoir de la marge.

Coté rigolo, depuis le temps qu'on me traite de "langue de vipère" j'en connais quelques-uns qui vont savourer le sel de la situation ;-)