L'esprit de corps...

Le corps avait prévenu, alerté, mais mal armé, n’avait pas réussi à m'alarmer l’esprit.

Le corps avait dit : « attention, je n’en peux plus, si tu continues je suis fouttu ». Mais l’esprit se l’est joué malin, il m'a conseillé de ne pas écouter et j'ai continué à traiter l’autre tel un corps de garde, alors que l'esprit devrait en être le garde-corps.

Alors le corps à réagit. Il s’est mis au garde à vous et m’a dit : soit tu domptes ton esprit si malin et prends conscience des soins dont j'ai besoin, soit je m’adresse au corps médical, mon parain.

J’ai répondu à mon corps, que j’avais eu plus que ma ration de problèmes, qu’il était donc exclu d’en rajouter en s’adressant à cette corporation. Il s’est affaissé un peu, perdant de sa superbe, et pleurant de tous les pores de sa peau, qui est aussi la mienne, ne répondit plus.

L’esprit riait, se moquait, et surnoisement me dit : voilà que ce corps se met en grêve, il s'est mis au point mort.

J’ai tremblé, au point mort ? J’ai cherché l’embrayage, pour enclencher une vitesse, oubliant que depuis longtemps mon corps avait choisi l’option automatique, vu le peu de bonne conduite de l’esprit.

J’ai cherché le contact, le corps avait retiré toutes les clés, la faim, le désir, le plaisir, tout avait disparut. Sauf la soif, mais là, je soupçonne le corps de faire de l’auto-protection. Contrairement à l’esprit qui se croit éternel, le corps sait sa temporalité. Il à donc autorisé l’eau, comme seule essence...

Privant ainsi l’esprit du sel qui fait son existence.

J’étais donc, à mon corps-défendant, devenue de mon corps dépendante.

« Il faut éliminer les toxines » me dit le corps, « ça évite d’entendre trop vite le tocsin » ajouta l’esprit.

Tiens donc ! me serais-je trompée ? ces deux là auraient donc l’esprit de corps ?

Bon, il serait temps que j’arrête ce délire, non ? 

Caly