Il est des matins de brumes, des matins où l’aube se lève comme à regrêt, ne faisant reculer que tout doucement le voile protecteur de la nuit. Des matins sans lendemains, qui n’éteignent pas les étoiles brillant au ciel de mon lit, quand la lumière se fait hésitante, infiniment tremblante, préférant se diluer dans le brouillard de mes pensées, pâle lueur laiteuse, rendant l’humeur taiseuse… Des matins ou le paysage de ma vie se fait flou, au regard d’un amour un peu fou.
Est-ce la rosée ou les larmes qui emperlent mon visage ? …
Il est des matins sans romances, simple erreur, nulle inconstance… la rose des sables devient rose de chair, la poussière du désert se fait rocher sous rayon de glace, aucune grand voile ne dépasse la ligne courbe de l’horizon, les yeux se baissent… les yeux se ferment. Regarder tout là haut vers l’astre roi, s’offrir telle sacrifiée sur l’autel des mots, sachant que le choix n’est plus qu’un souvenir vague recouvert d’écume, refluant en pays d’embruns.
Est-ce la rosée ou les larmes qui emperlent ton visage ? …
Il est des matins qui ressemblent à des crépuscules, soleil couchant sur mon corps vibrant, lame de fond mourrant sur rivages d’émotion, souffle pur sur pétale de rose, caresse du vent éperdu, hésitant entre doux zéphyr et sirocco sauvage, tempête soudaine, l’oiseau de feu, le temps d’un soupir, tourne et virevolte, puis s’enfuit d’un battement de coeur. Le cri enfle et se déchire, s’éfiloche et se casse. Le cri meurt sans un cri. Alors l’ame se fait plume, que je trempe dans l’encre de mon sang, pour dessiner sur le sable, en folles arabesques, le mot magique…
Est-ce la rosée ou les larmes qui emperlent nos visages ?…
Caly
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