Deux journalistes blessés. En Syrie. Deux appels à l'aide. Il faut les sauver, il faut un cesser-le-feu. Il faut un couloir pour les évacuer. Ils le demandent dans une vidéo sur YouTube (non je refuse de la publier ici, décence oblige !). Des articles fleurissent dans toute la presse, exemple ici.
Ecoeurée. Je suis écoeurée de ce barnum !
Et puis je trouve ceci et je souri : je me sens moins seule ! ouf ! Et puis, dit avec tout l'humour d'une caricature, ça passe mieux, non ?
;)
Oui, écœurant, c'est le mot. Pathétique monstrueux, intolérable, insupportable et tellement révélateur !
RépondreSupprimerJe reviens sur mon commentaire pour l'affiner un peu.
RépondreSupprimerCar il est tout de même important de protéger les journalistes qui sont notre seul rempart contre les déviances mondiales.
Fut un temps où les journalistes étaient intouchables dans tous les pays. Il s'avère que depuis pas mal d'années beaucoup d'entre eux sont enlevés, blessés, tués. Il faut à tout prix que ce ne soit pas possible.
Ces gens là prennent de gros risques pour que nous soyons au courant.
Voilà, je voulais revenir là-dessus parce qu'en réfléchissant à la réponse que j'avais faite, je la trouvais trop rapide, pas assez précise.
Ce qui me révolte dans cette affaire c'est que plus personne ne parle de la Syrie, c'est passé au second plan et là, tout à coup il faudrait intervenir ?!
C'est peut-être avant qu'il fallait le faire !
Sourires...
SupprimerJe ne suis pas d'accord avec toi.
D'abord les "journalistes", je trouve le terme un peu généraliste dans ton argumentaire. Pour 1000 qui possèdent une carte de presse, combien vont réellement sur le terrain ?
Je parle de vraiment aller sur le terrain, hein ! pas d'être dans un hôtel 5 étoiles dans une ville proche du lieu des affrontements, pour nous faire un résumé de la situation au 20 Heures.
Et je récuse le fait que les journalistes sont notre "seul" rempart contre les déviances mondiales. Certains le sont. C'est vrai. Mais avant eux, il y a les réseaux sociaux, internet. Il y a les témoignages de la population, via le web.
Combien de fois ne voit on au jt ou n'entend-on à la radio, une info qui courre depuis des jours sur le net ?
Donc je dis chapeau bas à ces "envoyés spéciaux" ces hommes et ces femmes pour qui le journalisme est un vrai métier de témoignage et d'investigation.
Le reste de la profession fait simplement (à mes yeux) partie des "people".
Cependant, pour en revenir à mon billet, ce qui m'indigne, c'est surtout l'appel au cesser-le-feu, à l'évacuation, au couloir humanitaire pour LES (les deux journalistes) évacuer. C'est un peu comme si, parce qu'ils étaient blancs, journalistes, européens, ils devaient recevoir passe-droit et avantages par rapport à la population civile du pays, à tous ces blessés syriens qui, eux n'ont pas choisi d'être dans ce conflit.
Tu comprends je que je veux dire ?
oui ben en fait si, on est complètement d'accord, tu va juste plus loin dans la nuance. Mais nous avons bien bien la même définition du journaliste et non du profiteur qui, du coup n'est plus un journaliste en ce qui me concerne.
RépondreSupprimerPakita, je ne crois pas (ou plus) que les journalistes soient le dernier rempart. Outre les moyens électroniques rappelés par Caly et dont on a vu la puissance récemment, il y a aussi les associations humanitaires de terrain. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu un responsable d'association se faire mousser sur le dos de la misère qu'ils cotoient au quotidien sans rien demander d'autre que de pouvoir le faire.
RépondreSupprimerDes journalistes oui, je me souviens de l'un deux, planté sur le toit de son hôtel un soir dans un pays en début de guerre, qui a eu ce facheux propos : "je suis désolé de ne pas avoir pu vous montrer en direct les obus dans le ciel" ou quelque chose du genre.
Certes quelques uns ont les couilles d'aller sur le terrain, le vrai, mais je reste partagé sur leurs intentions et leurs arrière-pensées.
Et pour en revenir aux associations humanitaires, quand elles ont des pertes humaines, bien plus nombreuses que celles de la presse, je n'entends pas le choeur unanime des journalistes pleurer sur leur courage.
Désolé d'être aussi cru.
on dira que Kouchner est l'exception qui confirme la règle... ;)
SupprimerCeci d'accord avec toi, Mister B., je n'ai jamais entendu les journaleux faire un ramdam quand des "humanitaires" se font abattre dans le cadre de leurs missions.
Bon, j'ai du retard à l'allumage...
RépondreSupprimerÇa m'agace un peu (euphémisme) qu' à cause d'un trop grand nombre de journaleux tricheurs on fasse fi des autres. Les reporters morts et les blessés de Homs ne sont pas responsables du tapage que la presse assise fait à leur sujet d'une part, et d'autre part, s'ils ne rentrent pas, qui nous dira la vérité sur ce qui se passe là-bas ? À nous tous qui aimons tant ne pas savoir ? Silence on tue, passez manants y a rien à voir...Si leur présence avait aussi peu d'importance, les tyrans du monde entier ne se donneraient pas le mal de les éliminer ou de les empêcher de venir. Ils ont bien assez de gens à assassiner comme ça. Tibet, Russie, Syrie, Palestine, Maroc...la liste est si longue.
Mettre en concurrence les reporters et les humanitaires me parait également très inutile. Ils participent du même combat, chacun avec ses compétences. Et je ne suis pas d'accord, je ne sais pas ce que vous lisez, mais il est faux de dire que la presse ne fait pas grand cas des humanitaires enlevés ou tués. Faut choisir ses médias, c'est tout.
Et pour finir, ben c'est con, mais finalement les 2 journalistes blessés à Bab Amro ont été évacués après, bien après les blessés syriens de ce bombardement.
T'as peut-être du retard à l'allumage, mais tu n'envoies pas tes missiles par la poste, toi hein ! rires
SupprimerBon, d'abord ta dernière info est erronée, la journaliste est toujours bloquée (à cette heure) là bas...
Ensuite, je crois avoir bien fait la part des choses, ici plus haut, entre ceux que j'appelle les journaleux, et les vrais journalistes :)
Comme dirait mon grand-père "concurrence n'est pas nuisance", mais honnêtement je ne vois pas qui a mis ces deux professions en concurrence ici. Mister B. évoque effectivement le fait que les "journaleux" font moins de cas des humanitaires enlevés ou tués. Ce qui est le cas. Suffit d'écouter n'importe quelle chaine radio et lire la presse généraliste.
Quand à choisir mes médias, promis que je fais, même que j'envoye des articles à qui demande (et même s'il ne demande pas ;) dès que je pense que cela pourrait l'intéresser.
Bref, je répète encore une fois, chapeau bas aux envoyés spéciaux et merde aux journaleux !
Mais je persiste et signe : aucune vie humaine ne vaut plus qu'une autre, aucune ! y compris la mienne !