Français, nous vous remercions ! Vraiment !

Ci-dessous, je te restitue (vu que je n'ai toujours pas retrouvé cette foutue clé usb, voir billet précédent) l'édito du journal mensuel du syndicat auquel je suis affiliée, la CNE, pour ne pas la nommer.

Pourquoi fais-je cela ?  D'abord parce que l'éditorialiste, Felipe Van Keirsblick, Secrétaire Général, vous remercie, vous les français et que vous méritez bien de le savoir ! :)

Ensuite parce que cet édito ouvre la porte à de vastes horizons.   Je suis une européenne convaincue.   Forcément, je suis belge, née à l'époque de Benelux, j'ai bu la naissance de l'europe au biberon.  Pourtant je refuse celle qu'on nous propose.  Je veux une europe sociale, une europe des peuples, une europe du respect, du bien-vivre, de la solidarité.  Je conchie l'europe des diktats, du fric, de l'arrogance, du calibre des carottes, des lobbies, de l'austérité....

Bref, si t'as quelques minutes, prend la peine de lire (sinon à quoi que ça sert que Caly elle se décarcasse à tout redactylographier, hein !  - foutu lutin, purée !  ... rires)  Et puis relaies !  Même quelques passages, ou simplement l'idée générale, ou met un lien vers ici,  enfin si ça te parle.

On n'a pas le choix.  On n'a plus le choix.   Un vote dans n'importe pays d'europe est comme un battement d'aile de papillon, ça peut changer le monde, notre monde des 27 et même plus... tu vois ce que je veux dire ?

Deux petits problèmes de la démocratie... (et une partie de la solution)

Ah qu'elle est jolie, en mai, la démocratie, quand le peuple de Paris fait la fête à la Bastille ! Quand le vote populaire renvoie aux poubelles de l'histoire le président le plus méprisé et le plus méprisable de l'histoire de France, celui qui a mis la République - la belle et rebelle République de Jaurès et de Robespierre - au service de l'argent-roi, de ses amis millionnaires et du cynisme des puissants.

Quelque soit la confiance ou la sympathie qu'on ait (ou pas) pour François Hollande, ce 6 mai 2012 a été pour nous, travailleurs de Wallonie et de Bruxelles, un spectacle plutôt réjouissant.  Car il ouvre un (mince) espoir de rompre avec les politiques suicidaires d'austérité.  Merci donc aux citoyens français d'avoir bien voté : notre destin en dépendait en partie.

 Cependant... n'est-ce pas un peu problématique, justement ?  Que nous ayons vécu ce jour important pour l'Europe comme un spectacle?  Qu'une partie de notre destin (à nous belge, ndlr) dépende du vote d'autres que nous?  Qu'à 2% près (2% qui auraient pu dépendre d'un choix tactique de M. Le Pen), ce même peuple de France aurait pu nous condamner pour 5 ans de plus au fardeau de Merkozy...

 Comme comprendre aujourd'hui l'article 33 de notre Constitution (belge, ndlr) (l'un des rares à n'avoir jamais été révisé depuis 1831...) "Tous les pouvoirs émanent de la nation"?  Le pouvoir de J.-M. Barroso, ou de la Banque Centrale Européenne, qui prétendent casse notre système d'indexation et nous imposer le sinistre Traité Budgétaire "Austerity for Ever", de quelle nation émane-t-il ?  Lorsque nous nous réjouissons que la nation d'à coté porte au pouvoir un président moins mauvais pour l'Europe, ne devons-nous pas nous inquiéter un peu de cette bancale "démocratie" européenne, qui fait dépendre le sort des peuples du vote de la nation voisine ?  La solution n'étant pas dans un retour aux frontières nationales du passé, ne voyons-nous pas l'urgence qu'il y a à (ré)-inventer la démocratie européenne ?  C'est ce à quoi la CNE travaille intensément, comme vous le lirez page 10 (*)

 Et que la démocratie semble vigoureuse, le même dimanche à Athènes, quant elle envoie une gigantesque  gifle au Pasok, le parti ""socialiste" grec qui a docilement suivi, depuis 3 ans, tous les diktats de Merkozy et de Barrompuy.  Qu'un parti qui se prétend défendre les travailleurs mette en oeuvre des privatisations gigantesques, réduise les salaires et les pensions, casse les conventions collectives, sans toucher aux privilèges, voilà qui mérite largement une belle paire de claques.  Et puisque je m'autorise cette impolitesse, de me réjouir un instant du malheur d'autrui, puis-je aller jusqu'à souhaiter que la raclée reçue par le Pasok serve de leçon aux partis - de gauche - de partout et d'ici ?  Laurette (Onkelinck - Ministre belge - PS, ndlr) Elio (Di Rupo - Premier Ministre Belge - PS, ndlr) : nous sommes tellement désolés de vous voir retenus en otage (153 jours déjà) par le MR (mouvement libéral francophone, ndlr) et le VLD (mouvement libéral flamand, ndlr)...   Mais si vous laissez la Belgique ratifier le Pacte budgétaire européen, croyez bien que les travailleurs de Wallonie et de Bruxelles sauront prendre des leçons d'auto-défenses chez les électeurs grecs...

 Mais comment ne pas s'attrister, en même temps, que la déroute du Pasok fasse aussi entrer au Parlement grec 21 députés ouvertement néo-nazis...  La colère n'est pas toujours bonne conseillère, et les apprentis-sorciers qui imaginent que les peuples s'éveilleront spontanément quand les choses iront suffisamment mal risquent fort de se réveiller dans un cauchemar.  Notre confiance dans la démocratie repose sur la conviction que les peuples sont capables de choisir.  Cette confiance ne peut pas être aveugle : la démocratie ne peut fonctionner que si une partie suffisante de la population choisit de s'en servir, de s'impliquer, de s'informer (de s'informer vraiment!... pas seulement de se laisser bercer par le petit spectacle quotidien au JT...).  Cela prend un peu de temps, demande un peu de courage, mais c'est la sève de la démocratie.

Et voilà le paragraphe optimiste de cet éditorial mi-figue mi-raisin.  C'est que la sève démocratique, il y en a !  Sur les places d'Europe et d'ailleurs où des milliers de jeunes, depuis un an, réclament "Democracia Real ya !".  Et dans des milliers d'entreprises où des candidat-es se présentent, ces jours-ci, pour les Elections Sociales.  La CNE présente en 2012 plus de candidat-es que jamais : elle accueille sur ses listes des milliers de nouvelles et de nouveaux, une majorité d femmes, beaucoup de jeunes et de cadres.  Elle introduit des listes dans plus de 350 nouvelles entreprises !  Voilà un exercice démocratique exigeant (pas question pour un délégué syndical de pleurnicher devant un échec, comme le petit Nicolas, sur l'air de "c'est pas ma faute"...)  et passionnant (car les résultats du travail collectif des élus dans les entreprises se voient directement dans la vie des travailleurs).

La démocratie en Europe fait face à de sérieux dangers.  Mais notre réponse n'est pas "un peu moins de démocratie" : elle est beaucoup olus de démocratie réelle, partout et tout le temps !

Felipe Van Keirsblick - Secrétaire Général.

(*) si d'aucun est intéressé par le contenu de la page 10 je lui communiquerai dès que j'ai retrouvé ma usb !  ;)