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mardi 22 avril 2014

??? ...


Tellement d'interrogations, tellement de questions, et nul, personne, aucun, aucune pour en débattre...

Comme si les questions existentielles, les questions réelles, faisaient peur, un peu, beaucoup, à la folie.

Tant de promesses, d'affirmations : "je te rappelle, je t'écris, veux tu mon numéro de téléphone, tes silences me tuent, je reviens vers toi très vite, je suis là...."

Cela me fait à la fois sourire et pleurer...  quoique pleurer, non pas vraiment.  Des larmes coulent, mais je ne pleure pas sur moi, je pleure sur vous. 

Depuis trop longtemps, je m'en rend compte à présent, je me suis auto-censurée, pour ne pas blesser les âmes sensibles des uns, les phobies des autres, pour préserver ma pudeur aussi...

Quelle pudeur ?  Pourquoi est-ce que je m'impose d'être aussi politiquement correcte ?  Ce n'est pas mon caractère pourtant !

Je ne sais pas.  Non honnêtement, je ne sais pas. 

Peut-être est-ce parce que je suis persuadée que vous n'avez pas envie de lire ce genre de prose.  Je tiens à vous préserver, à vous câliner, à vous dire ce que vous aimez entendre, à écrire ce que vous aimez lire....

Mais à quoi bon ?  Ce n'est pas correct, ce n'est pas honnête. 

Mon dernier billet a provoqué un grand silence, sauf deux amies, qui depuis lors sont elles aussi silencieuses.  Alors quoi, êtes vous choqué par mon refus d'opération ?  Prônez-vous la Vie à tout prix ?  si oui, je vous rassure, moi aussi !  Simplement j'estime que la vie est un tel cadeau, que l'on se doit de la vivre pleinement, d'en jouir, d'en remercier chaque jour qui nait, chaque nuit qui tombe !  Amoindrie, blessée, amputée, ce n'est pas la Vie, c'est la survie...  Et la survie, non merci.

Mais voilà que je m'emballe dans un costume trop grand pour ma prose.

Je vais retourner je crois à mes textes hermétiques, de ceux qui ont pour seul sens celui que leur donne chaque lecteur, ce sera plus simple pour tout le monde.

Je vous embrasse tous tendrement

12 commentaires:

  1. Je reviens sur ton blog encore aujourd'hui, comme hier et avant hier...je ne sais pas quoi te dire Caly, comment t'accompagner dans cet acte irréversible ? quand j'ai lu ton message de retour, je me suis dit "chouette elle est là" et puis à la fin, je me disais "tout ça pour rien", toute cette souffrance endurée, ce cancer soigné et puis l'autre maintenant, j'ai lu qu'il y avait 72 % de guérison dans ce type de cancer...et puis j'ai lu ta détermination, le respect qu'on te doit dans le choix de cette décision. Mais tu as mille fois raison de solliciter des réactions, une présence, un accompagnement... Je t'embrasse Caly

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    1. Bonjour Manon,

      Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par "acte irréversible".... tu veux bien m'éclairer ?

      Tu sais, mon premier cancer, ces trois tumeurs tuées à coups de rayons, de chimio, n'ont pas été inutiles. Cette épreuve m'a permis de voir les limites de la médecine, ses séquelles, ses oublis aussi.

      Le cancer du sein est de ceux qui essaiment ou méthastasent le plus. L'opération, l'ablation est selon moi la meilleure façon d'aider ces petites cellules envahissantes d'aller se loger ailleurs.

      C'est en partie pour cela que j'ai choisi la méthode non intrusive. J'ai un traitement médicamenteux pour l'instant, les effets secondaires ne sont pas pire que les séquelles de mon traitement du cancer précédent.

      J'ai un contrôle début juin, le 3, on verra alors si les médocs agissent ou pas.

      Merci d'avoir posé tes mots ici :)

      Je t'embrasse tendrement

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    2. Coucou Caly,
      Pakita m'a appelé hier soir et j'ai mieux compris. Je t'avoue que lorsque je t'ai lu parler d'euthanasie assistée, de refus d'opération, j'ai pensé que tu fermais les portes à tout type de traitement et que tu allais profiter du temps qu'il te restait...pardonne moi, maintenant je croise les doigts très
      forts pour que ton corps réagisse bien à la médication. Si on peut vraiment envoyer des ondes positives alors je te les envoie en rafales ;-) bises et bonne journée

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    3. Je suis heureuse que Pakita t'ai expliqué mon propos :) faut dire que peut-être, je n'ai pas été très claire, ou assez claire dans mes explications.

      Quand aux deux documents que j'ai signés, l'un concerne le refus d'acharnement thérapeutique, tu y trouves aussi toute une liste d'actes médicaux que tu refuses : réanimation cardiaque, amputation, etc. L'autre concerne la mort assistée et te donne la possibilité de contacter un médecin de l'assos pour définir avec lui et dans le cadre légal (belgique) le jour et l'heure de ton décès. Chose que je ne conçois pour moi que lorsque la douleur l'aura emporté sur le bonheur de vivre...

      Je crois que je ne suis pas très claire là non plus, mais promis je vais essayer de m'améliorer :-)))

      bises tendresses

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  2. Bonjour Caly,
    je ne vous connais pas trop, car cela ne fait pas longtemps que je "vous suis". Votre post précédent ne m'a pas laissée indifférente. Je comprends votre décision et je ne sais pas ce que je ferai si j'étais dans ces mêmes circonstances: peut être je me laisserai guider par mon équipe médicale.... mais je ne connais pas votre histoire et surtout je ne suis pas "vous".
    Ne vous censureriez pas: vous voyez vous vous étes censurée et vous n'avez pas eu le soutient que vous espérez
    Moi aussi je vous embrasse tendrement
    Danyhube

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    1. Bonjour Danyhube,

      Merci de votre participation :)

      Je crois que personne ne sait quelle décision il prendrait avant d'être confrontée à la situation. Tout dépend du vécu, des diverses expériences face au corps médical, du mental.. de tant de choses...

      Perso, je fais partie de celles, qui explorent, s'explorent, tournent et retournent un problème dans tous les sens avant de choisir une option.

      Je n'ai aucune confiance au corps médical, trop d'hyper-spécialistes qui ne tiennent plus aucun compte de l'entièreté du patient.

      Seul mon généraliste à grâce à mes yeux, et encore, je le contredit souvent. rires.

      J'espère vous revoir souvent ici.

      Je vous embrasse tendresse

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  3. Je connais le piège du blog où on se livre en donnant beaucoup et où les retours sont si minces, si lointains.
    Non Caly, je ne crois pas qu'il faille pour autant retomber dans les billets hermétiques car alors à quoi bon !
    Je sais que c'est dure à vivre car on voudrais tellement fort entendre ces mots qui nous sortent de nos doutes et de notre solitude intime.
    Mais je veux croire encore que dans certains silences il y a plus de compassion et de compréhension contenue que dans certaines mots qui ne seraient que polis ou convenus.
    Pour autant tu le sais bien comme je ne me sens pas fière de ne pas t'avoir appelée comme promis et c'est d'autant plus idiot que d'avoir entendu ta belle voix chaude tout à l'heure m'a fait un bien fou.
    À très bientôt ici, chez moi, sur skype, au tel, peu importe.
    Soyons plus forte que cette fichue distance et le temps qui nous fait parfois oublier l'essentiel.
    Toute ma tendresse.

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    1. Hello Paki,

      Je souris en relisant ta phrase sur les billets hermétique : tu as pourtant bien rit à mon histoire de "rat mort" non ? ;)

      Mais tu as raison, certains silences sont riches. L'ennui c'est qu'ils m'assourdissent, me laissent seule face au mur. Pourtant je sais que je n'ai pas le droit de reprocher à quiconque de ne pas se manifester, mais parfois c'est si lourd à porter.

      Vu notre conversation téléphonique de hier soir, je crois que tu as bien compris que ma décision n'était pas négative, ni "suicidaire". J'espère que ceux que j'aime le comprendront. Qu'ils verront aussi cette option choisie, comme une solution possible et positive.

      Oui à très bientôt, quel que soit le média utilisé ! :)

      Gros bisous tout tendres

      ps : et arrête de t'en vouloir de n'avoir pas appelé, chaque chose en son temps ! ;)

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  4. Ma Caly,
    je comprends ta décision : lorsque Pierre a eu un cancer du poumon à petites cellules, on l'a opéré. Sont venues ensuite, comme tu le dis, les métastases : surrénales d'abord puis cerveau.
    Le silence qui assourdit, j'ai connu ça aussi au moment de la mort de Pierre, de la part d'amis dont certains s'y confinent encore aujourd'hui. Je voulais t'écrire un long mail ou te téléphoner pour te parler de cette époque que mon blog m'a permis de dépasser. Mais je n'ai pas eu le courage de rouvrir la cicatrice. Peut-être t'en parlerai-je, si nous nous rencontrons un jour. Je te demande de me pardonner ce manque de courage et d'avoir penser plus à moi qu'à toi.
    Je t'embrasse, ma Caly que j'aime.

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    1. Mon tendre Calyste,

      Je te l'ai écrit, je comprend parfaitement ton silence. La mort de Pierre hante encore les pages de ton blog, j'imagine à quel point me lire peut ramener trop de mauvais souvenirs pour toi.

      N'aie donc aucune crainte, je ne t'en veux pas, promis !

      Ceci dit tu peux aussi me téléphoner pour parler de la pluie et du beau temps, tu sais ? ;)

      Je t'embrasse doucement, tendrement.

      Da garan

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  5. Je n'ai pas d'autre excuse que le temps qui file et tous les retards qui s'accumulent, jusqu'à ce qu'on se dise : "oups, déjà un mois ce mail ?"...

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    1. Comme tu vois, pour moi aussi le temps file avant que je ne m'en apperçoive et j'ai mis du temps à te répondre...

      Sourires...

      Gros bisous ma douce

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