Je vous le livre en brut de décoffrage, j'estime que chacun doit pouvoir s'exprimer, même si ça ne change rien à ce que j'en pense !
Donc voici :
Bonjour à toutes,
Je suis Béatrice Lorant, rédactrice en chef de Rose Magazine et je vois que nous suscitons pas mal de critiques ici, que je vais tenter de dissiper !
- Rose n'est pas un magazine payant. Il est gratuitement distribué à 180 000 ex dans les unités de cancérologie des hôpitaux publics et privés, dans les 20 centres Unicancer de France (hôpitaux qui ne traitent que du cancer, comme l'IGR à Villejuif, l'Institut Curie à Paris, l'Institut Bergonié à Bordeaux...), dans les comités départementaux de la Ligue nationale contre le cancer et dans 370 Petits Casino, magasins implantés dans les villages de moins de 2000 habitants, dont les patients sont loin de tout. Celles qui veulent vraiment recevoir le magazine chez elles (listing à établir et à actualiser, frais de port...) peuvent cotiser à une association de soutien à Rose, en échange de quoi elles reçoivent donc nos deux magazines annuels.
- Rose étant gratuit, il est entièrement auto-financé par du mécénat et de la pub. Nous ne nous sommes pas encore payés (même si nos prestataires, eux, le sont).
- C'est un magazine féminin, précisément pour dire aux malades : vous avez un cancer, mais ça ne vous empêche pas de pouvoir avoir envie de bien vous habiller, d'être jolie... Et nous, ça ne nous empêche pas de traiter de sujets mal abordés par le corps médical : sexualité et cancer, prise de poids et chimio...
- C'est aussi un magazine Lifestyle (comme on dit maintenant) qui s'inspire volontairement des codes de la presse féminine haut de gamme : oui, les femmes malades du cancer sont d'abord des femmes, au même titre que les lectrices traditionnelles de "Elle" ou "Marie-Claire". Elles ont droit à un magazine "récréatif", sorte de parenthèse colorée, au milieu du gris des hôpitaux et du noir des traitements.
- C'est enfin un féminin parce que certains effets secondaires de la maladie sont sans doute plus difficiles à vivre pour les femmes : perte des cheveux, d'un sein (grosses atteintes à la féminité), stérilité (ablation de l'utérus et/ou des ovaires, radiothérapie qui détruisent les ovaires...). Autant de problèmes qui arrivent parfois chez des femmes jeunes, dont les chances de devenir mères se retrouvent alors considérablement diminuées.
- Nous n'excluons pas de faire des "spéciaux" consacrés aux hommes, dont les problématiques sont différentes.
- Nous montons une plateforme de services pour les malades, dont Acadomia est partenaire en offrant 500 heures de soutien gratuites aux femmes trop épuisées pour suivre les devoir de leurs enfants.
- notre manifeste des 343 cancéreuses réclame une meilleure reconnaissance des malades (droit à emprunter à des taux normaux, à une mutuelle "normale"...) et sera soumis aux pouvoirs publics.
- Rose a été fondé par une journaliste professionnelle, Céline Lis, elle-même ancienne malade.
Voilà. J'espère avoir répondu à quelques unes de vos remarques et suis à votre disposition (contact@rosemagazine.fr) si vous avez d'autres questions à soulever.
Cordialement,
Béatrice
Bien évidemment je me réserve un droit de réponse, faut quand même pas croire qu'on peut me faire changer d'avis aussi facilement ;)
Edit du 7 juin : j'ajoute (suite à la suggestion de Ln) la réponse que j'ai faite lorsque j'ai reçu ce commentaire :
Madame,
Je vous fais l'honneur de mettre votre commentaire dans le billet de ce mardi 5 juin.
J'estime en effet qu'elle mérite d'être lue par mes lecteurs, peu nombreux au regard des vôtres, qui ont osé, comme moi, critiquer votre magazine.
Vos explications ne me conviennent pas, elles ressemblent trop à un argumentaire pré-établi par une agence de pub ringarde.
Je peux, dans ma grande naïveté, imaginer que vous êtes de bonne foi. Cependant... non la petite voix de la raison, l'expérience et la connaissance de la maladie m'en font douter.
Ceci dit : vive la liberté d'expression ! Elle permet au moins à certains de faire la différence entre le vrai et le faux, entre la propagande et la connaissance, entre le racolage et l'empathie.
Cordialement.
Sur ce coup je ne sais pas quoi dire.
RépondreSupprimerOui... non...
Elle est courtoise au moins, elle prend la peine de te répondre, ses arguments tiennent la route.
Au moins elle y croit.
D'ailleurs, c'est souvent là le problème !
Le nombre de conneries distribuées en toute bonne foi et lues de la même façon !
Parce que bon, vouloir se comparer à Marie-claire et autre torchon pour bonnes-femmes, c'est sûrement louable pour elle, mais pour moi ça montre le niveau qu'elle cherche à atteindre.
Bref, tout est bon à vendre pour les femmes, et pas de jalousie !! même atteinte d'un cancer, vous avez le droit aux même conneries que les autres !
ps : pour quelqu'un qui n'a rien à dire je me trouve finalement assez bavarde sur ce coup là.
ça ne t'étonne pas ?
Pfff... retourne à ton karcher va :-)
Soyons sérieux, c'est de la pub gratuite, oui !
SupprimerCe magazine coûte 10 euro le numéro si tu veux le recevoir chez toi (fastoche à compter : abonnement 20 euro/an et 2 numéros/an). Donc venir prétendre qu'il est gratuit c'est du pipeau. Le prétexte qu'il est gratuit dans les hôpitaux et autres centres de cancérologie est un peu léger. Les "Elles", "Marie-Claire" et autres sont aussi envoyés gratuitement aux hôpitaux etc...
L'argument "C'est enfin un féminin parce que certains effets secondaires de la maladie sont sans doute plus difficiles à vivre pour les femmes" est à gerber ! Comment ose-t-elle prétendre que c'est plus facile pour un homme de supporter une chimio, de perdre ses cheveux, de subir une opération de la prostate ? C'est quoi ce machisme inversé ?
Ensuite : "Acadomia est partenaire en offrant 500 heures de soutien gratuites aux femmes trop épuisées pour suivre les devoir de leurs enfants" Ca fait combien de gosses aidés ça ? 10 heures/enfant = 50 mômes aidés. C'est mieux que rien. Mais comment ils vont les choisir les mômes, sur quels critères ? Selon le type de cancer ? selon les revenus ? tirage au sort ? Encore une belle pub déguisée oui !
Je suis cancéreuse ET femme et j'en ai marre que d'autres femmes jouent le jeu des machos, du fric et essayent de nous vendre de la pub en prétendant que c'est pour notre bien.
Hugh !
Et non je ne retourne pas à mon karcher, il pleut :)
tu devrais remettre ta réponse, celle qui a suivi le commentaire sous l'article. Je ne crois pas non plus à une oeuvre de bienfaisance, ce magazine doit rapporter un minimum de fric mais si c'est pas le cas, fat surtout pas payer 20 balles, y aura rien en retour, c'est sûr
RépondreSupprimerTu as raison :) voilà c'est fait j'ai ajouté ma réponse audit commentaire.
SupprimerBises